vendredi 31 janvier 2014

7 choses à faire pour lutter contre la procrastination


On connait tous le fameux "demain, je m'y mets". C'est bien connu, demain est toujours un meilleur jour.

Alors déjà, il vaut mieux se demander pourquoi on repousse toujours tout, histoire de bien combattre nos démons. Voici une petite liste des causes potentielles:

La peur de ne pas réussir: mieux vaut ne rien faire que de faire face à son échec
L'ennui
Une flemme monumentale
La fatigue
Un manque de temps
A l'inverse, le fameux "je suis large"
Des chosess à faire plus importantes



Alors que faire pour lutter contre la procrastination?

- Etablir une liste des choses à faire dans la journée. Mais réalisable dans la journée, et s'y tenir.
 Ca permet de savoir par quel bout prendre ce petit monstre de procrastination: bref bien s'organiser!

- Couper internet. C'est un mangeur de temps terrible. Vous serez sans cesse tenter de checker vos mails, facebook, twitter et autres comptes. Il existe plusieurs moyen de bloquer sa connexion pour un temps donné. Ex: freedom

- Couper son téléphone: aucune tentatiton de sortir ou de répondre à l'appel irrésistible du mojito

- Se mettre dans un pièce où rien ne vous appartient: la bibli, un café

- Ne pas réfléchir sur les tâches qui nous attendent. On s'y met en mode mécanique et c'est tout.

- Bien dormir: hé oui, parfois cette envie de ne rien faire vient tout simplement du fait que vous n'avez pas assez d'énergie pour faire quoique ce soit.

- Avoir un témoin: pas de mariage hein! Juste quelqu'un qui sera aux courants de vos activités et suivra votre progression. Histoire de vous mettre une petite pression à la "big brother is watching you". Savoir que quelqu'un sera au courant de votre inactivité vous poussera à vous bouger les fesses

- Vous accorder une récompense quand vous avez réussi votre challenge. Une petite douceur, un moment série TV, une séance shopping, bref faites vous plaisir. Maintenant vous l'avez bien mérité ;-)


vendredi 24 janvier 2014

La déco eco-friendly du frigo: kawaierie n°1

Dans la série Kawaierie auquelle on ne résiste pas, je demande le fridgeezoo !

Le Japon c'est un peu le royaume des objets trop mignons qui vous semblent soudainement indispensables. Alors que vous savez pertinemment que, non, vous n'en avez pas tant besoin, que c'est inutile, c'est peine perdue, il vous le faut maintenant. 
Oui, je suis faible.

Tout commence en haut de la mairie de Tokyo à Shinjuku.
Alors, déjà qu'est ce que je fais là-bas? Rien d'administratif, mais tout en haut, il y un observatoire gratuit d'où vous pouvez voir tout Tokyo. Et c'est magnifique la nuit, on dirait un océan de lumières (whaaaa c'est beau ce que je dis). Et forcément, au milieu de la salle, vous avez un espace pour les cadeaux, comme partout au Japon.
Me promenant innocemment au milieu de cette marée de tentation, me voilà face à un objet que j'avais déjà vu sur quelques sites, et que je voulais vraiment: le fridgeezoo.

Le fridgeezoo, mais kézako? (oui, aujourd'hui je fais dans la rime):

Le fridgeezoo morse - version japonaise "classique"

Ces animaux représentent ceux qui sont menacés par le changement climatique et la pollution atmosphérique. Leur environnement mis en danger par l'activité humaine, ces petits animaux ont donc décidé de déménager et c'est dans votre frigo qu'ils ont élu domicile.
Les animaux des régions bien froides ont pris la forme de brique de lait, comme le mien.

Il en existe 3 types:
en japonais classique (comprenez le dialecte de Tokyo), les dialectes de quelques régions (Osaka, Okinawa, Tohoku...), et enfin, en anglais. Y'a pas de raisons qu'il n'y ait que les japonais qui dépensent leurs sous dans des c****.

Les voix sont celles de chanteurs japonais Romance crew que je ne connais pas du tout.

Le concept est simple: vous le mettez en mode on, au milieu de vos plats à réchauffer légumes et vous fermez la porte. Chaque fois que l'ouvrirez, votre nouvel ami vous parlera.

Côté conversation, notre ami à poil qui n'en a pas vraiment est plutôt bavard.
Chaque animal a ses propres phrases, à chacun(e) ses préférences donc.

Le phoque est juste trop chou, parce qu'il a la voix d'un enfant.

Je vous laisse admirer le résultat sur cette vidéo avec des sous-titres en anglais.



J'ai choisi le morse. Parce qu'il a des grandes dents, qu'il était trop chou et que contrairement à l'ours blanc (ô, petit ours blanc, que j'ai longtemps hésité), lui, il est bien visible.
Et en plus il râle.

Alors voilà, quand je l'ai vu, j'ai craqué, je me suis dit, "toi tu vas atterrir dans mon frigo", on est fait pour s'entendre.

Et il me fait trop rire. 
J'oublie à chaque fois qu'il attend sagement dans le noir que j'ouvre la porte et que lui il ouvre sa grande gueule.
J'ai donc droit à un "Konnichiwa" (bonjour), yahoooo (l'équivalent de notre ohé en haut des montagnes. A croire qu'il y a de l'écho dans mon frigo), quand je mets du temps: "qu'est ce que tu cherches ?", et quand la porte reste ouverte, voilà, enfin, il râle "il fait trop chaud!!!".

Par contre je vous préviens, c'est même pas la peine d'essayer d'avoir une discussion sérieuse devant votre frigo. Votre nouvel ami détruira toute ambiance un peu solennelle. A évitez donc en cas de déclaration enflammée soudaine dans votre cuisine.

Et même que je lui ai donné un nom: Mushu (oui, oui comme dans Mulan).
Et comme je suis une fille trop sympa, je vais pas le laisser tout seul dans le frigo, je vais aller lui chercher un pote.

Je suis foutue.



jeudi 23 janvier 2014

Revenir pour mieux repartir

Dans quelques mois, je vais devoir retourner en France.
Et j'appréhende déjà ce retour. Parce que je ne le veux pas.
J'ai désiré cette parenthèse de la vie parisienne pendant très longtemps.
Une envie de m'échapper, de connaitre autre chose, d'autres gens, d'autres expériences.
Une autre vie à l'autre bout du monde.
La France ne m'a pas manqué pendant cette année passée au Japon, mon autre pays.

Partir et revenir c'est plutôt dur. On se sépare de tout deux fois, pour l'aller, pour le retour. On dit des au revoir qui pour certains sonnent comme des adieux. Les relations établies semblent soudain trop fragiles pour durer au-delà d'un océan. Et d'autres semblent scellées pour la vie. Le monde ne semble pas si grand, avec la promesse que, "on se retrouvera à Paris, Tokyo ou ailleurs dans le monde".

"It's a small world after all"
Et pourtant on doit revenir. Refaire face à son passé en ayant conscience que rien ne sera totalement comme avant. J'ai évolué, ils ont évolué. Et ce "je" et ce "ils", autrefois si proches semblent séparés par un mur invisible fait de souvenirs qui n'ont pas été partagés ensemble.

J'ai de la chance. Une famille qui m'a soutenu, des amis qui ne m'ont pas oubliés et qui sont venus me voir. Je crois aussi qu'ils m'ont bien compris (comme de Gaulle et les français), parce qu'ils ont un profil international. Etrangers, franco-quelque chose ou ayant déjà vécu à l'étranger. Et on ne remplace pas une expérience.
Ils savent aussi que ce retour sera très dur pour moi. J'imagine que c'est déjà une chance qu'ils en aient conscience.

Et d'autres amis, dont je n'aurais jamais soupçonnés que ça se passerait comme ça, qui sont passés aux oubliettes. Un peu de tristesse remplacée par une certaine lucidité: maintenant je sais qui sont mes vrais amis.

Revenir, c'est un peu mourir
Revenir c'est laisser un peu de soi ici, c'est se réadapter là-bas.
Revenir c'est oublier peu à peu, quand les visages deviendront de plus en plus flous, que les souvenirs s’estamperont et que ma mémoire me fera défaut pour laisser la place à d'autres. 
Ils disent que c'est la vie.
Mais moi, je ne veux pas revenir. Revenir c'est choisir et moi j'en suis incapable.

Mais bon, comme a dit une amie: "revenir? Oui, pour mieux repartir!"
Alors espérons qu'elle aura raison...

vendredi 17 janvier 2014

Un peu de Paris à Tokyo

Et oui, depuis la France, Tokyo c'est un peu le bout du monde. Et pourtant quelques un de mes amis sont quand même venus me rendre visite.

Et donc cette semaine, une copine est venue passée ses vacances au Japon et c'était l'occasion pour moi de me glisser dans la peau d'un guide et/ou d'un touriste. Regarder cette ville avec des yeux nouveaux, la redécouvrir même si je la connais si bien...

L'occasion de retourner dans des endroits que j'aime beaucoup alors que je ne prends jamais le temps d'y aller. De découvrir enfin des lieux où je veux aller depuis si longtemps. De faire des trucs de touristes qu'on ne fait jamais quand on vit dans une ville.

Et puis évidemment, avoir une copine française qui vient vous voir, c'est un peu de Paris à Tokyo.Vous savez ces petites choses du quotidien :


Les magazines féminins qui coûtent un bras à Tokyo (8euros!):

Achetés à l'aéroport juste avant le départ. Merci coupine! ^_^

Les petites douceurs:



Et surtout l'occasion d'avoir les derniers potins croustillants entre filles:



Bon et sinon, on a fait quoi?

L'intérieur du Parlement
Le parlement japonais ou la Diet/Kokkai国会:
(En japonais, on dit Kokkai et pas diet. J'ai glissé diet quand j'ai dit à ma grand- mère que j'allais emmener ma pote là-bas et elle a cru que j'allais la mettre au régime. Bref, ça m'a bien fait rire.)

Alors forcément, c'est pas le premier endroit où vous pensez à aller quand vous êtes touristes. Mais comme on est intéressé par la politique, ça nous a semblé être une évidence. Et puis c'est gratuit, na.

Le parlement japonais se situe non loin du quartier de Kasumigaseki, le coeur politique du Japon. Sa construction a débuté en 1920 et s'est terminée en 1936.
La Constitution actuelle est entrée en vigueur le 3 mai 1947 et a été rédigée par les américains. Elle fait souvent l'objet de forts débats parmi les politiques, notamment en raison de son article 9:
« Chapitre II. Renonciation à la guerre
Article 9. Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux.
Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu. »
La Chambre haute, des Conseillers

On a pas le droit de prendre des photos à l'intérieur du parlement, mais c'est magnifique.
Pas de panique si vous ne parlez pas japonais! A l'entrée on vous distribue un pamphlet en anglais, car le guide effectue le tour en japonais, et dans cette salle vous aurez droit à un enregistrement anglais pour les explications!

Des lycéens étaient aussi avec nous, et forcément on a pas pu s'empêcher de prendre en photo, leur prof les prendre en photo. Parce que c'était trop cliché et comme il nous faut pas grand chose, ça nous a fait marrer:

En fond, le parlement


Tokyo by night, depuis le restaurant à côté de chez moi:

On aperçoit au fond la tour Tokyo Sky Tree et
la roue d'Odaiba

La suite de nos péripéties tokyoïtes bientôt!

jeudi 16 janvier 2014

Le bento ou le concept du sandwich version japonaise

Le bento au Japon, c'est ce concept d'un repas rapide au déjeuner. Bref c'est la version du sandwich qu'on prend sur le pouce.

Contrairement au menu jambon-beurre (avec plus de beurre que de jambon), le bento a le mérite d'offrir un plat plus varié. Préparé à la maison ou acheté à l'extérieur, les choix ne manquent pas.

Vous en trouvez près des facs, dans les grandes gares si vous devez prendre un shinkansen, à l'extérieur des restaurants, dans les supermarchés, les boutiques de bentos, bref n'importe où, puisque au Japon, la nourriture est partout.
 
Impossible de mourir de faim au Japon. La nourriture y tient une place très importante.
Elle est généralement de bonne qualité et peu chère. 1000Y au déjeuner c'est cher. Et 1000Y ça fait environ 7/8 euros. Et oui, et oui. Un bento quand à lui, coûte en règle général entre 400Y (taille "normale") et 800Y (pour la version XXL!).
Très copieux, je peux vous garantir que vous n'aurez plus faim ensuite!

L'aspect visuel dans la nourriture japonaise est également très importante. Et le bento n'échappe à cette règle! C'est un mélange de couleurs compartimenté. 
Vous avez généralement du riz, du poisson ou de la viande et des légumes.
Bref vous l'avez compris c'est visuellement et culinairement bien plus agréable qu'un simple sandwich.
Malheureusement en France, le bento reste encore un concept assez rare. Même si ça commence à être la mode à Paris, la préparation de cette boite est toujours associée au régime.

J'utilise le concept du bento depuis que je suis petite.
Bah oui, j'aime bien, bien manger, j'aime quand c'est joli, choisir moi même des aliments bons pour la santé.

Malheureusement quand vous ne faites pas comme tout le monde, vous avez forcément droit à des remarques.
Et quand vous amenez votre bento sur votre lieu de travail, vous aurez systématiquement droit à un "Ha t'es au régime ?" avec un sourire goguenard. Bah non, je préfère largement mon bento à ton sandwich ou ton plat surgelé.

Ou encore à un "Bah dis donc tu manges beaucoup toi".
Comme si une fille devait s'excuser de manger "beaucoup",  ou en tout cas plus qu'un moineau. Une fille ne devrait jamais s'excuser du plat qu'elle déguste ni de sa quantité.

Et suivent des "Tu as du temps pour cuisiner toi", "Tu fais attention à toi", "Tu veux perdre du poids?"...etc
Ce n'est pas tant ces réflexions qui me gênent c'est le ton employé. Railleur, moqueur, jaloux. 
Je dois avouer que je déteste quand on vient se mêler de mes affaires et qu'on vienne commenter ce que je fais. Parce que je ne le fais pas aux autres et que j'estime qu'on doit me laisser en paix et faire ce dont j'ai envie.
J'ai un peu de mal à comprendre. Je mange ce que je veux non ? Comme si faire attention à ce que l'on mange était source de railleries. Je n'ai pas envie d'entendre leurs remarques ni d'avoir leur avis. Je n'ai pas envie d'être jugé sur quelque chose d'aussi banal et insignifiant.

C'est à croire que décidément, quand vous détonez ne serait ce qu'un peu, vous aurez forcément droit à des commentaires déplacés!

Bref, sur cette dernière note un peu coup de gueule, je vous laisse découvrir mes derniers bento en date!

Bento aux crevettes frites, poulet, riz, légumes et boulettes de viande

Bento préparé par moi-même: saumon grillé, légumes japonais, omelette et riz wakame

Bento au poulet grillé, petits légumes et riz

Bento acheté au supermarché! Saumon grillé, riz, légumes, poisson frit et patate frite!

dimanche 12 janvier 2014

Etudier dans un café: sociologie de comptoir

Je n'ai jamais particulièrement aimé travailler dans un café. A Paris, je me sentais toujours coupable de rester des heures en n'ayant commandé qu'un thé ou un chocolat. Je sentais les allers et venues du serveur autour de moi, ses regards réprobateurs, et de temps à autres un "vous désirez autre chose mademoiselle ?" s'abattait sur moi avec un air accusateur.
Si ce n'était pas le serveur, c'étaient les clients qui lançaient ces regards de reproche dans un starbucks bondé où vous osez occuper une table pour deux alors que vous êtes seule. Il ne fait pas bon être seule à Paris, la ville des amoureux, la ville où tout se fait à deux. 


Mais à Tokyo, je me sens libre de rester des heures, surtout quand des espaces sont spécialement agencés pour ceux qui veulent travailler.
Et le fait d'être seul au Japon n'est pas mal vu. A tel point que certains espaces urbains sont aménagés pour les gens qui sont seuls. Par choix ou non, la question n'est pas là. Prendre un café ou manger seul s'est banalisé dans la société, c'est socialement acceptée par celle-ci.


Et ça me laisse tout loisir de rester des heures, à rêvasser et observer mes contemporains, entre des temps de travail. Ma pause à moi.

Dans l'espace de travail, on y voit de tout: des lycéens, des universitaires mais aussi des salariés, venus remplir un dossier ou tout simplement venu lire un livre.


 Les étudiants, quelque soit leurs niveaux, sont généralement concentrés. Ils sont souvent venus seul ou à deux, rarement à plus. Ils sont bien sérieux, interrompent peu leurs besognes pour bavarder.
Je suis assez impressionnée, puisque me concernant je ne peux m'empêcher d'interrompre mon travail pour faire un commentaire sur ce sur quoi je travaille. C'est plus fort que moi, il faut que je partage maintenant mes pensées. Après, ça sera trop tard, après, ça sera un autre moment, une autre idée, un autre temps.


Je suis toujours émue de voir des salariés au Japon venir se réfugier dans un café quand on connait le système professionnel et leurs horaires.
Alors quand je vois un salaryman avec un livre à la main, mon coeur se remplit de joie.
Je ne sais pas dans quoi il travaille, je ne connais pas sa position, mais le voir assis là, au milieu du brouhaha, concentré sur son livre, je me dis qu'il est venu chercher quelques minutes paisibles, qui ne seront qu'à lui, avant de retourner peut-être à une deuxième vie bien occupée, où l'attend une femme et des enfants et les devoirs familiaux qui vont avec.
La vue d'un livre m'a toujours réconforté. Avec l'idée, que, quelqu'un qui aime la lecture ne peut être mauvais.


Et il y a les étrangers, immédiatement repérables: ils parlent trop fort, sont beaucoup plus démonstratifs et leur anglais détonne dans cet univers japonais. On se regarde, on essaie de deviner la nationalité de l'autre à coup d'indice: la langue du livre lu, l'accent de l'anglais, le nombre de langues mélangées dans une discussion. J'aime bien savoir de quoi ils parlent. Parfois l'air de rien j'écoute ce qu'ils disent.

Il y a les gens tous seuls. Des hommes seuls, des femmes seules.
Si une femme seule peut facilement se faire aborder dans un café parisien, il y a peu de chances que cela arrive au Japon. Alors l'attitude féminine diffère un peu. Pas de barrière de protection sociale, pas de regard fuyant. On bouquine un livre, on travaille sur son ordinateur, on écoute de la musique.

Et puis il y a les couples. Les couples au Japon ne se distinguent pas au premier regard. Comme dans beaucoup de pays d'asie, les couples ne sont pas démonstratifs en public: on ne se tient pas la main, on ne s'embrasse pas, on ne se pelote pas en se disant qu'on ferait mieux d'aller dans une chambre d'hôtel comme cela arrive tant sur les trottoirs parisiens.
Alors j'aime bien deviner: sont-ils amis ou ensemble ?

Parfois il y a de jolies histoires, comme ce couple, composé de deux nationalités différentes, oscillant entre la pudeur requise au Japon et cette envie de toucher l'autre, si particulière au désir et/ou à l'amour, je ne saurais jamais.
Ca nous lance des regards en coin de temps en temps, puisqu'ils voient bien que mon ami  et moi ne sommes pas 100% japonais et qu'il nous arrive de mélanger trois langues dans une même phrase.

De temps en temps, chacun se plonge dans son Iphone et le silence s'installe. Je me demande ce qui peut être plus intéressant à voir que le visage de son amoureux: un nouveau like sur facebook? Un nouveau tweet? Instagrammer son café? Et puis, avant que j'ai pu trouver une réponse, hop, c'est reparti pour une discussion entrecoupée par des baisers.

Ou ces français qui ne se connaissaient pas avant et qui découvrent qu'ils parlent la même langue. Elle, a un japonais parfait et je la soupçonne d'avoir grandi ici et d'être allée à l'école franco-japonaise. Eux, ne sont arrivés qu'il y a peu et prennent des cours de langues dans un centre, pas très loin du café. Ca s'échange les numéros et promet de se revoir.

Et puis, il y a mon pote et moi, au milieu de cette foule. Il y en a sûrement qui nous ont observés et qui se sont demandés si nous étions un couple, d'où nous venions, quelles étaient nos nationalités et sur quoi nous travaillions.
Nous aussi, on a donné un peu de nous, au milieu d'une foule.

samedi 11 janvier 2014

Rien n'est trop beau pour vous

Rien n'est trop beau (The Best of Everything pour les anglophones) est un roman écrit par Rona Jaffe en 1958. Le titre est tiré d'une offre d'emploi trouvée dans le New York Times

"Pendant ces nuits étouffantes de l'été 1952, cinq jeunes filles, au moins, demeuraient éveillées à penser à l'amour et à leur carrière et à se poser mille et une questions, chacune à sa manière." 

Olala, mais ça ressemble à aujourd'hui tout ça!
Alors ça parle de quoi?
C'est l'histoire de filles dans les années 50, à ce moment fragile à la frontière de la vie convenue attendue d'elles et de l'émancipation de la femme. C'est l'histoire de leurs rêves, de leurs conditions, de leurs espoirs et désillusions.


On y retrouve l'atmosphère de Mad men, avec une armée de dactylo régit par une bande de patrons macho/mâle qui n'hésite pas à tapoter de la cuisse entre deux dossiers. Mélanger ça avec du sex and the city plus soft, ça vous donne Rien n'est trop beau.
Sans tourner à la sociologie académique, l'auteur mêle habilement les recueils des interviews effectuées avec le style romancé. 

Et finalement, certaines choses ne changent pas.
Le rêve de la robe blanche et du prince charmant sont toujours d'actualité. Si la cloche de l'église est censée retentir vers les 30 ans, à cette époque on s'y met déjà avant 20.
On a le côté obscur de l'amour aka la célibataire qui doit absolument se caser sous peine de lynchage social et de se faire traiter de pauvre fille.
Et attention, c'est la minute pragmatique: la recherche d'appart à New-York à cette époque est autant un enfer que dans notre Paris actuel. Bouh, on y arrivera jamais.

Aussi différentes que soient leurs personnalités, elles doivent toutes se battre pour se faire une place dans leurs boites, univers où le pouvoir est forcément masculin et le respect en-dessous de la ceinture. Dompter la ville de la Grosse Pomme. Eviter à tout prix le style de la provinciale pour se fondre dans le costume de la new-yorkaise sophistiquée.
Leurs rêves désillusionnés de l'amour font échos aux nôtres. Les excuses foireuses des mecs n'ont pas changé. Tiens, ça me fait penser à ça.

Alors, qu'est ce que j'en ai pensé ?
J'ai trouvé ça plaisant mais pas fascinant non plus. J'avais lu cet article du Guardian qui m'avait donné envie de le lire (elle est forte la dame) et puis finalement, pas plus d'emballement que ça. Le style est plaisant mais le contenu trop vu. Rien n'est trop beau fait parti de ces ouvrages qui ne sont pas fantastiques mais qui vous empêchent de fermer le livre.
Sachant que l'auteur avait fait en quelque sorte un travail de recherche préalable, je m'attendais à en apprendre davantage sur la vie et les conditions des femmes à cette époque. Une époque où l'on ne disait pas que l'on avait perdu sa virginité avant le mariage, où l'avortement et le harcèlement sexuel étaient tabous et une femme ne pouvait songer sérieusement à une carrière professionnelle.
Bref, j'avais envie d'allier l'apprentissage ludique à un bon moment de lecture.
Mes attentes n'ont donc pas été comblées.
Mais je suis un peu sévère. Il faut surtout remettre ce livre dans son contexte. A cette époque cet ouvrage a fait grand bruit car très novateur en la matière. Aujourd'hui on a passé la seconde, voir même la quatrième, on est plus trash.

Finalement c'est un peu la base de la chick litt version moins populaire.
Et si justement vous en avez assez de la chick litt d'aujourd'hui, plongez donc dans ce roman. C'est au-dessus d'une Sophie Kinsella mais ça ne vous bouleversera pas comme Anna Karénine. Bref, ça sera très plaisant à lire lors d'un voyage ou à la plage.

Extrait:
"Maintenant elle savait ce qu'elle était venue chercher à New-York. Non pas une carrière mais l'amour. Le succès en amour était tout aussi important que le succès dans une carrière...plus important encore pour une femme. S'il y avait une chose au monde plus importante que l'amour, songea April en jetant un regard furtif à Dexter, elle ne savait vraiment pas ce que cela pouvait être."

Finalement, quelque soit l'époque, les aspirations amoureuses se ressemblent toujours un peu...!