jeudi 23 janvier 2014

Revenir pour mieux repartir

Dans quelques mois, je vais devoir retourner en France.
Et j'appréhende déjà ce retour. Parce que je ne le veux pas.
J'ai désiré cette parenthèse de la vie parisienne pendant très longtemps.
Une envie de m'échapper, de connaitre autre chose, d'autres gens, d'autres expériences.
Une autre vie à l'autre bout du monde.
La France ne m'a pas manqué pendant cette année passée au Japon, mon autre pays.

Partir et revenir c'est plutôt dur. On se sépare de tout deux fois, pour l'aller, pour le retour. On dit des au revoir qui pour certains sonnent comme des adieux. Les relations établies semblent soudain trop fragiles pour durer au-delà d'un océan. Et d'autres semblent scellées pour la vie. Le monde ne semble pas si grand, avec la promesse que, "on se retrouvera à Paris, Tokyo ou ailleurs dans le monde".

"It's a small world after all"
Et pourtant on doit revenir. Refaire face à son passé en ayant conscience que rien ne sera totalement comme avant. J'ai évolué, ils ont évolué. Et ce "je" et ce "ils", autrefois si proches semblent séparés par un mur invisible fait de souvenirs qui n'ont pas été partagés ensemble.

J'ai de la chance. Une famille qui m'a soutenu, des amis qui ne m'ont pas oubliés et qui sont venus me voir. Je crois aussi qu'ils m'ont bien compris (comme de Gaulle et les français), parce qu'ils ont un profil international. Etrangers, franco-quelque chose ou ayant déjà vécu à l'étranger. Et on ne remplace pas une expérience.
Ils savent aussi que ce retour sera très dur pour moi. J'imagine que c'est déjà une chance qu'ils en aient conscience.

Et d'autres amis, dont je n'aurais jamais soupçonnés que ça se passerait comme ça, qui sont passés aux oubliettes. Un peu de tristesse remplacée par une certaine lucidité: maintenant je sais qui sont mes vrais amis.

Revenir, c'est un peu mourir
Revenir c'est laisser un peu de soi ici, c'est se réadapter là-bas.
Revenir c'est oublier peu à peu, quand les visages deviendront de plus en plus flous, que les souvenirs s’estamperont et que ma mémoire me fera défaut pour laisser la place à d'autres. 
Ils disent que c'est la vie.
Mais moi, je ne veux pas revenir. Revenir c'est choisir et moi j'en suis incapable.

Mais bon, comme a dit une amie: "revenir? Oui, pour mieux repartir!"
Alors espérons qu'elle aura raison...

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